dimanche 21 août 2011

COMMENT ÉVEILLER LA CONSCIENCE AFRICAINE?

À l'aube du 21ième siècle, dans l'ère Obama, de la mondialisation poser une telle question serait comme vivre dans le passé et pourtant....

Je ne suis pas de ceux qui pensent que l'esclavage qui a duré pendant quatre siècles est l'unique cause essentielle de la fragmentation de la conscience noire. En effet l'esclavage et également la colonisation nous donne les explications sur la balkanisation de l'Afrique mais ils ne sauraient être à eux seuls l'essence de la fissuration de l'unité africaine et avec elle la conscience d'un peuple. Les tenants de cette doctrine entrent dans la catégorie de ce que j'ai nommé le paradigme de la faute aux autres.


LE PARADIGME «DE LA FAUTE AUX AUTRES».



Il est important de connaitre son histoire car elle permet de construire sa propre identité pour mieux avancer, se bâtir en tant qu'être humain. Dans le cas du peuple noir, je pense qu'objectivement que nous avons subi l'histoire la plus cruelle qui dura sur des siècles. Etre réduit à un animal est le pire des sévisses qu'un humain pourrait subir. La force, le courage de ce peuple devrait servir de leçons dans le monde. J'ai eu la chance ou la malchance d'avoir grandi en Europe. Au lycée il y avait cette sorte de tradition que nous devions subir. Il me semble qu'elle a commencé depuis le collège si ma mémoire est bonne. J'utilise le verbe subir parce que je pense qu'avec le recul qu'il y a comme un gout d'iniquité, une forme de hiérarchisation des souffrances. Je fais référence aux hommes et aux femmes qui avaient survécu les camps de concentration pendant la seconde guerre mondiale qui passaient dans les collèges pour nous raconter cette triste histoire qu'avait subit le peuple juif. Un jour au lycée alors que nous recevions ces braves hommes et femmes, comme tout adolescent je devais être dans ma période réactionnaire. Je pense avoir écrit sur les papiers d'appréciation qu'ils nous avaient donné à la fin de l'exposé: Pourquoi vous nous racontez tout le temps la même histoire alors qu'il y a des enfants qui meurent de faim en Afrique? Avec le recul on peut essayer de trouver une forme de rationalité dans cette réaction. Pourquoi dans une école républicaine et laïque, où les enfants de la république qui sont blancs, noirs, arabes, jaunes et j'en passe devrait connaitre seulement la souffrance de ce peuple en particulier? Cela veut-il dire que la souffrance des autres peuples n'est pas à considérer? Qui donne la priorité sur les souffrances qui doivent être connus par la population dans une république? Ceci étant je suis tout à fait en accord pour cette forme de pédagogie de l'histoire. L'histoire de l'esclavage ou de la colonisation doit-etre cantonné dans un cadre historique mais ne devra pas servir de ressentiment des africains envers ses geôliers d'hier ou être transposé dans un débat social pour expliquer nos manquements.
Pour ma part j'indexe la jeunesse africaine immigrante d'avoir tourné le dos à ses valeurs pour embrasser celles qui ont été prédéfinies à sa place pour elle. L'occident regorge de jeunes comédiens issus du continent africain dont le seul fonds de commerce est de rire de la mentalité africaine, des médecins qui n'envisagent pas rentrer en Afrique parce qu'il y a pas là bas la sécurité matérielle dont ils jouissent en Occident et la liste est loin d'être exhaustive. Parfois je dois même avouer que j'ai honte de lire des livres qui parlent de l'Afrique en public. Une fois lorsque je le faisais dans un restaurant, une amie assise à coté de moi a pri mon livre et en a lu seulement le titre: «L'espoir pour l'Afrique Noire»! ce qui a causé chez elle une hilarité. Je me suis trouvé à défendre pourquoi je lisais de telles choses avec une personne de toute apparence africaine du moins dans ses origines. Pour paraphraser le président sénégalais Wade dans son livre: «Un destin pour l'Afrique», la jeunesse d'un peuple est son vivier d'espoir. Une jeunesse qui se meurt ressemble tristement à un homme qui a sacrifié sa vie pour de grandes causes mais à sa mort ses fils abandonnent son combat et ses oeuvres tombent dans l'oubli éternel. La jeunesse africaine est sur le mauvais champ de bataille. Le racisme, la xénophobie, la discrimination, l'inégalité des chances et autres ne doivent pas être ces combats mais des signaux d'alarme qui doivent lui rappeler la direction qu'elle doit donner à la quête de sa propre identité.
Cependant la question subsiste: Comment inspirer cette jeunesse à croire en son Afrique?





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